7-8 décembre 2012.
Organisation Florent Rouillé avec la collaboration de
Perrine Galand.
Le présent colloque, qui réunit quinze intervenants durant
deux journées, porte sur un sujet complexe et polymorphe, il appelle donc un
dialogue entre chercheurs d’horizons différents. Nous avons souhaité la
collaboration de spécialistes du champ littéraire aussi bien que de l’histoire
des idées (science, philosophie, religion). Nous avons également voulu couvrir
un très vaste spectre temporel (Antiquité, Moyen Âge, temps modernes), sans
restriction d’ordre linguistique (grec, latin ou toute autre langue), même si
la notion d’hérésie est d’abord prise dans son acception la plus courante
depuis les premiers Pères de l’Eglise, celle de sédition contre l’orthodoxie de
la foi chrétienne.
Il s’agit d’explorer les diverses interactions possibles
entre écriture et hérésie, considérant que l’une constitue pour l’autre un
enjeu majeur : si l’hérésie s’écrit, si l’on écrit sur l’hérésie, si un écrit
est lu et reconnu comme hérétique sans pourtant qu’il ne le revendique ouvertement,
c’est que l’hérésie se révèle dans et par l’écriture. A l’inverse, concevoir
l’hérésie comme matière écrite pose la question de savoir dans quelle mesure
l’écriture contribue à produire l’hérésie, quelle est la part d’hérésie
inhérente à l’écriture même, comme si l’une pouvait naître des procédés de
l’autre, autant que d’un pur processus intellectuel, bref, en quoi la question
du langage s’immisce dans la pensée de et sur l’hérésie. On se demandera donc
s’il existe une poétique de l’hérésie, au confluent de la rhétorique et de la
théologie, faisant d’elle un domaine proprement littéraire.
Plusieurs pistes d’investigation seront envisagées et
combinées. En ce qui concerne le genre et la typologie des écrits, on se
demandera dans quelle mesure la composition d’un traité (théologique,
philosophique, scientifique) intègre la notion même d’hérésie ; sur le plan
thématique, en quoi l’hérésie est une source d’inspiration littéraire
singulière, stimulant l’imaginaire des écrivains et leur créativité ; du point de
vue rhétorique et stylistique, on cherchera si l’hérésie induit un rapport
particulier à l’écriture, selon qu’on la manifeste ou qu’on la cache dans les
mots, pour la défendre ou la combattre ; enfin, sur les plans métapoétique et
anthropologique, on verra si l’hérésie constitue une métaphore privilégiée du
littéraire, susceptible d’en révéler le fonctionnement souterrain et la
dynamique de développement, et si l’on peut légitimement parler aussi d’«
hérésie littéraire ».
Source: @laurentalbaret
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